1er mai 2012
L’accès réservé à l’ « élite ».
Tous ces élus issus du secteur Public constituent, avec une minorité de politiciens professionnels « civils », ce qu’il est convenu d’appeler l’ « élite » (Jean-Michel Fourgous) , le « lobby de la dépense publique » (Alain Mathieu), ou le monde « politico-syndical ». Nous jugerions plus appropriée l’expression « association élus-syndicats-fonctionnaires ».Selon François de Closets « On ne trouve nulle part en Occident une telle emprise de la fonction publique sur le pays, un tel détournement de la démocratie par la bureaucratie ».
François de Closets écrit dans son livre « plus encore » :
« Les fonctionnaires français occupent une position dominante. Maîtres de l’appareil d’État, bardés de la cuirasse statutaire, armés de la grève illimitée, ils bénéficient en outre d’un privilège exorbitant et totalement injustifié : ils peuvent se présenter aux élections sans démissionner, rester agents de l’État lorsqu’ils sont élus et retrouver leurs postes lorsqu’ils sont battus. C’est dire que les joutes électorales opposent des voyageurs en assurance tous risques avec garantie de retour, à des aventuriers qui brûlent leurs vaisseaux sans garantie de secours. La compétition est à ce point déséquilibrée que seuls quelques médecins, avocats ou patrons parviennent à tirer leur épingle de cette grande triche. Les salariés du privé préfèrent s’abstenir et laisser le champ libre aux fonctionnaires, qui font ainsi main basse sur la majorité des sièges au parlement et les trois quarts des portefeuilles au gouvernement. On ne trouve nulle part en Occident une telle emprise de la fonction publique sur le pays, un tel détournement de la démocratie par la bureaucratie. » (NDLR : nous avons passés en caractères gras les parties de la citation qui nous paraissent le mieux résumer la situation)
Les élections visées par François de Closets sont évidemment les élections « politiques », aux niveaux national, régional, départemental, cantonal, communal…. Elles sont en général (pas toujours) organisées sous forme de scrutin direct et selon le principe de base de la démocratie : un vote par citoyen. À tous les niveaux, et pas seulement au niveau national, la société civile (le peuple non fonctionnaire) est largement sous représenté.
Il existe un autre secteur de la société française dans lequel la plupart des dirigeants, si ce n’est la totalité, est issue du secteur public : il s’agit des syndicats de salariés. Les dirigeants de ces syndicats ont presque tous émargé, avant leur « désignation », sur le rôle de paye d’une entreprise publique, avec les mêmes privilèges, sinon plus, que ceux des fonctionnaires. À partir du moment où ils sont « indirectement élus » ils bénéficient de privilèges encore accrus, en matière de retraite en particulier. À quand la publication des pensions de retraite des anciens dirigeants syndicaux ?). Les conditions dans lesquelles ces dirigeants syndicaux sont « élus » n’ont pas grand-chose à voir avec celles d’élections démocratiques. Il n’est que de constater le % de salariés qui adhèrent à ces syndicats, pour avoir la mesure de leur « représentativité ».
Tous ces élus issus du secteur Public constituent, avec une minorité de politiciens professionnels « civils », ce qu’il est convenu d’appeler l’ « élite » (Jean-Michel Fourgous) , le « lobby de la dépense publique » (Alain Mathieu), ou le monde « politico-syndical ». Nous jugerions plus appropriée l’expression « association élus-syndicats-fonctionnaires ». Les membres de cette élite sont facilement identifiables : ils saturent l’ « information » diffusée sur tous les médias. Toute occasion leur est bonne pour accroître leur « visibilité ». De préférence sur des sujets sans autre intérêt que d’éviter les « vrais problèmes ». (A chaque fois que vous entendez/voyez un politique, un syndicaliste, un « expert », sur une radio ou une TV, demandez vous d’abord d’où « il sort », pour qui il court : du secteur public protégé, ou du secteur privé concurrentiel. Est-il payé par l’argent public, ou par de l’argent gagné en travaillant sans parachute dans le privé ?
Le premier souci, permanent, de cette « élite » est d’augmenter les privilèges existants de ses membres, et d’en créer de nouveaux : priorité aux « Gentils Organisateurs ». On entre là, par accumulation, dans la zone des « super privilèges » : le ratio d’inégalité en matière de retraite devient incalculable, les « rémunérations » de toutes catégories, y compris indemnité, les avantages en nature, défient toute comparaison, même avec les très hauts fonctionnaires non élus. Beaucoup de ces super privilèges perdurent après que l’élu a perdu son mandat, ou perçoit une retraite (Cumulons, continuons à cumuler…). Il suffit qu’un député ait effectué un mandat, ou même qu’un Ministre ait exercé sa fonction 15 jours : il fait partie de l’élite à vie. Même si on ne l’entend plus sur les ondes, il touche, il touche ….en silence.
L’impact économique direct de ces super -privilèges sur les dépenses publiques est relativement faible, parce que le nombre des membres de l’élite (même en comptant ceux que la mode a réduit au silence) s’exprime en milliers et non en millions. Mais si l’on se place sur le plan de la signification symbolique, l’existence de ces super privilèges est inacceptable dans une vraie démocratie.
Par contre les gaspillages d’argent public organisés par cette « mafia élus-syndicats-fonctionnaires » ont des conséquences énormes, difficiles à quantifier, sur les dépenses publiques. En effet, cette « élite » considère que les sources de l’argent public- l’impôt et la dette- sont inépuisables. La « crise de la dette » ne les a même tous ramenés à une vue plus réaliste, plus honnête, de la réalité. Un grand nombre prétendent encore « créer de la croissance »… en continuant à emprunter.